Le développement du e-commerce au niveau Européen
Le constat que nous avons pu faire dans l’étude que nous avons menée notamment, en interviewant un certain nombre de commerçants qui pratiquent cette activité export.
Puis, pour renchérir nos recherches, nous avons analysé un petit peu le marché. De ce fait, on est aujourd’hui face à un potentiel de développement très fort de l’activité du tout à l’heure.
C’est plus de 500 milliards d’euros de marché comme cela a été rappelé. Et, il s’agit quasiment de 16 % du e-commerce européen qui est transfrontière avec des niveaux d’ouverture très différents selon le positionnement géographique du pays.
On peut distinguer grosso modo trois blocs. D’une part les pays qui sont sous une moyenne européenne à 16 %.
D’autre part les pays majoritaires dont la part représente un marché significatif et enfin les pays qui nous sont très proches à l’exemple de l’Allemagne. Comme autre particularité, il y a les pays qui sont beaucoup plus famille.
On a également un certain bloc de pays qui achètent déjà plus de 30 % en e-commerce depuis un marché étranger. Donc, on voit un très fort potentiel pour nous e-commerçants à se développer sur l’ensemble de l’Europe.
Mais pas seulement sur l’ensemble de l’Europe puisque aujourd’hui on va le voir, nos e-commerçants exporte également fortement vers l’Amérique du Nord et vers des pays d’Europe de l’Est comme la Russie ainsi que sur certains pays asiatiques.
L’internationalisation du e-commerce au-delà de l’Union Européenne
Je pense que de nombreuses initiatives ont déjà été lancés pour promouvoir le e-commerce vers des pays comme la Chine en particulier au regard des évolutions de cette activité à l’export.
On ne peut que s’en réjouir effectivement, car comme cela vient d’être dit on est déjà à peu près à 60 % des pratiques exports parmi les e-commerçants français.
Simplement derrière ce chiffre qui est déjà un bon succès on est quand même obligé de se dire que l’e-commerce français est en retard par rapport à la moyenne européenne.
Soit, à peu près six points d’écart. On avait regardé ces chiffres il y a quelques mois et on avait une pratique d’export de 55 % des sites français contre 61 % pour la moyenne européenne.
On voit qu’il y a un potentiel aller chercher d’autant que pour plus de 50% des sites français cette activité e-commerce représente moins de 5% des ventes.
Les sites français sont encore dans du très marginal et comme le disait marc Olivier cette tendance à la réflexion vers le développement à l’international est quelque chose qui mûrit de plus en plus.
Les freins de l’internationalisation des e-commerçants français
Il faut qu’on arrête de se focaliser sur des marchés très limitrophes. Aujourd’hui on a plusieurs typologies de population de e-commerce, c’est important de prendre en compte ceux-ci dans notre réflexion.
Plus de 99 % des sites réalisent un chiffre d’affaires inférieures à 10 millions d’euros sur nos deux cent mille commerçants.
Finalement le constat que nous avons fait, c’est qu’autant les grands commerçants ont pu aujourd’hui s’adapter et mettre en place une véritable stratégie export en créant des filiales et une logistique directe.
Mais aussi, en mettant des moyens humains et matériels à disposition de cette activité export. Autant nos 190000 e-commerçants qui sont des petits commerçants sont encore en phase de découverte.
Et ce, avec une possibilité de moyens et d’infrastructures beaucoup plus limité Marc Olivier le rappelait. La logistique est le deuxième frein pour les e-commerçants dans le développement de leur activité export.
Certaines années, c’est les aspects juridiques, d’autres années, c’est les aspects marketing. Mais, grosso modo on le retrouve comme en deuxième position à peu près tous les ans dans les différentes études qui sont menées.
La différence entre les gros et les petits commerçants
Encore une fois les gros commerçants sont beaucoup moins confrontés que les petits à ces problèmes.
Les gros commerçants ont notamment la capacité de mettre en place des solutions compétitives en termes de coûts et de délais tels que par exemple l’injection directe à développer des solutions de suivi par eux-mêmes ou avec leurs partenaires prestataires logistiques.
En revanche, ce que nous avons pu constater dans l’étude que nous avons menée pour l’ARCPE et pour la DGE c’est que les petits et moyens e-commerçants eux sont confrontés encore à des problèmes qu’ils n’arrivent pas à résoudre.
Des problèmes d’absence de solutions, des problèmes de méconnaissance des offres qui reste assez fort. Ce qu’on peut citer c’est l’accès des offres de livraison compétitive en matière de coûts.
Il y a d’autres éléments qui sont tout aussi importants comme les problèmes de couverture des besoins en termes de qualité de service, les problèmes de délai qui est cité comme le deuxième point de blocage pour 42 % des commerçants interrogés, le problème de gestion des retours pour un tiers d’entre eux, etc.
Alors, c’est assez ennuyeux quand on voit que l’Allemagne est un de nos principaux marchés parce que les Allemands pratiquent les retours à 40 %.
Donc si vous n’avez pas de prestations de retour organisé vous êtes de facto quasiment exclue de ce marché. On a rencontré plusieurs commerçants qui avaient fait marche arrière sur l’Allemagne.
Les prestations de suivi du e-commerce
Le suivi malgré le développement des offres de différents acteurs, je pense à des acteurs comme Colissimo qui sont peut-être parmi nous aujourd’hui, ont des idées qui ont développé considérablement leurs prestations de suivi.
On voit que cette capacité à mettre en œuvre le suivi est encore très méconnu de la part des petits commerçants et très mal utilisé.
Un des points également importants, c’est la capacité à mettre en œuvre des solutions de suivi pour répondre à l’ensemble des habitudes des consommateurs locaux.
La livraison même dans des coffres de voitures évoluent. Les habitudes de livraison hors domicile sont notamment assez fortes dans certains pays comme l’Allemagne.
Là on a constaté qu’effectivement les petits commerçants étaient encore très mal organisée et très mal renseigné en matière de développement de ce type de prestation qui sont aujourd’hui complètement indispensable.
Et, je pense que quand on est consommateurs, on le vit tous, l’accès à des solutions de livraison étendue est un élément clé dans nos choix d’achat.
Les moyens de paiement en ligne
Un autre point à ne pas négliger également est le l’accès aux moyens de paiement pratiqué par les consommateurs locaux.
Il faut savoir qu’encore beaucoup de consommateurs demandent le paiement à la livraison dans des marchés pourtant très proches comme l’Italie, l’Espagne ou encore la Pologne.
Autant ce moyen de paiement est accessible lorsqu’on a mis en place une infrastructure locale, autant, c’est un vrai sujet pour des petits commerçants.
Il n’est pas simplement question d’un problème d’offre, mais d’un problème, je dirais, de complexité de l’offre. La méconnaissance des offres disponibles fait qu’en fait les e-commerçants vont être aussi confronté à de nombreuses offres.
Même si celles-ci peuvent être mal appréhendées et difficilement mise en place. Du coup cela restreint la capacité des commerçants à être compétitifs.
La règlementation à l’export
Il y a aussi l’aspect des obstacles réglementaires qui est au cœur du sujet logistique.
C’est un aspect très important également que nous avons systématiquement vu dans l’étude que nous avons menée. On voit que même au sein de l’Europe des barrières à l’export notamment réglementaires, douanières et fiscales existent.
Le sujet de la documentation export, est un sujet clé pour les petits commerçants que nous avons rencontrés. L’hétérogénéité des taux de tva également un point important.
Je ne sais pas s’il faut le dire dans cette assemblée, mais beaucoup de commerçants bricolent concernant le respect des tva locale par simple impossibilité ou méconnaissance de s’y plier. Hors Europe comme en Europe on constate des contraintes réglementaires fortes.
Sources : Douane TV